JICI LAUZON
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​Il me revient souvent des idées de chroniques lectures… J'en ai fait quelques années dans différentes formules et c'était un travail passionnant. Nos lectures nous ressemblent, indéniablement. Elles nous remodèlent la tête et le corps. Le corps social aussi probablement. Une constante dans ma bibliothèque: l'Histoire. De toutes sortes de choses, d'idées et de gens, de mots et de chants. Toujours l'histoire me passionne plus que tout autre sujet.
Mon philosophe préféré, George Steiner, nous a quitté récemment,  Dieu ait son âme! Ici en entretien avec Laure Adler sur le sujet de la lecture, entre autres!
​ France Culture

⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
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Pour se sortir la tête du sable question
​ changement climatique…

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Le gouvernement promet de réduire les GES en même temps qu’il soutiendra généreusement la production d’énergies fossiles. Comme une grande majorité de vos concitoyens, vous voyez là une énorme et flagrante contradiction. La question qui devrait suivre pourrait être pourquoi personne ne demande des explications? D’où vient ce silence? Sommes-nous les complices d’un paradoxe qui va finir par tous nous asphyxier? À toutes ces questions et bien d’autres, le livre “Le syndrome de l’autruche” de George Marshall fournit plusieurs pistes de réponses. Avec pas mal d’humour aussi, ce qui est bienvenu dans le paysage écolo. Le discours environnemental ne devrait-il pas parler un peu plus de joie de vivre?

Si vous cherchiez pourquoi il est si difficile d’aborder le sujet des changements climatiques avec votre entourage, l’activiste Anglais livre ici les résultats de ses enquêtes sur le pourquoi notre cerveau veut-il tant ignorer le changement climatique. Des dirigeants d’entreprises, des scientifiques, des politiciens et même des pasteurs évangéliques répondent franchement aux questions directes de l’inquisiteur sincèrement concerné.

On n’y croit pas... ça fait trop peur. C’est trop incriminant. Quand on parle d’environnement on parle de responsabilité et parler de responsabilité c’est accuser. D’où parfois les malaises dans les conversations sur ce thème. Et quelle confiance peut-on accorder à ces écolos? Sont-ils vraiment honnêtes? N’a-t-on pas surpris des biologistes oeuvrant à la conservation de l’espadon -espèce en danger- s’en faire servir au restaurant? Et que dire de ces stars de l’environnement qui sont toujours entre deux avions? La culpabilité est à tous les tournants.

Peut-être est-il naturel de se boucher les oreilles et regarder ailleurs lorsqu’un obsédé de la cause environnementale tombe sur votre chemin. Vous n’aviez encore rien entendu de tous ces problèmes dont il parle et tout allait bien pour vous. Après qu’il vous ait relâché vous vous demandez comment ce fanatique arrive à trouver le sommeil le soir venu avec des histoires pareilles dans la tête!

Apparemment, ce serait une question de distanciation. Les écologistes, les scientifiques et les climatologues seraient des experts en “cloisonnement”. Pour se protéger de leurs angoisses, ils mettent les problèmes environnementaux “en veilleuse”. En plus du secret scientifique auquel ils sont tenus concernant leurs recherches. Dur dur d’être un scientifique!

Mais comment rester optimiste devant le triste spectacle et les arguments tronqués que donnent des sceptiques et des indifférents pour justifier leur inaction? Et qu’est-ce donc au juste qu’on défend ici? Un mode de vie injuste et insoutenable dans un récit dont la fin est trop triste?

Parlant de fin du monde, c’est chez les Évangéliques du sud des États-Unis que Marshall atterrit vers la fin de son périple. On ne peut plus climatosceptique comme communauté assurément. Mais leurs pasteurs s’avèrent de judicieux conseillers point de vue transmission de messages apocalyptiques et ont d’impressionnants et très enviables taux de conversion! Leur rencontre et les échanges qui ont suivi semblent avoir revigoré l’auteur. Quelques manières dans leurs discours pourraient peut-être être adaptées?

Nous est servi un compte-rendu bien écrit de dizaines d’entrevues menées avec beaucoup de doigté, car les questions sont directes et les malaises fragilisent la poursuite de la conversation. Un livre qui apporte des arguments essentiels au discours des écolos qui -comme moi- sont souvent perplexes par rapport aux moyens pris pour faire advenir les changements de comportement qu’on souhaiterait. Le sentiment de n’y pouvoir rien est très répandu. Les excuses plus ou moins valables, les histoires qu’on se conte pour se donner bonne conscience, c’est bon pour le moral dans l’instant mais ça devient toxique à long terme… Entretemps le pillage continue.

Que vous soyez de la gauche, de la droite ou du centre, le sociologue et philosophe, ex de Greenpeace et Rainforest, souhaite plus d’engagement dans la conversation et nous fait réaliser à quel point il faut être à l’écoute de son entourage pour mieux dire ce qu’il faudrait se dire. C’est dans nos échanges au quotidien, ceux que l’on peut avoir avec toutes sortes de gens sur le sujet que Marshall suggère de chercher sincèrement à encourager la mobilisation. Prêcher à des convertis est un vrai problème d’écologiste. Prêcher à des indécis et des incrédules est le problème de tout le monde!

Le Paysage de la Forêt

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Peut-on  aimer trop passionnément les arbres? Y a-t-il une honte quelconque à trop s’émouvoir à propos des arbres? Ne faut-il pas tout faire pour les garder en santé? Est-ce si romantique de vouloir chanter les arbres? On n’est pas les seules choses vivantes sur terre aux prises avec un méchant virus mortel. Le monde végétal doit lui aussi combattre des pandémies, des maladies, des champignons et des insectes ravageurs! Cet automne des milliers de frênes rongés par l’agrile seront abattus. Laissez-moi en serrer un dans mes bras avant qu’ils s’en aillent!
Additionnez à ça Les incendies de forêt meurtriers en Californie [qui]ont brûlé plus de 4 millions d’acres (6250 miles carrés) cette année – plus du double du record précédent du plus grand nombre de terres brûlées en une seule année dans l’État! SAN FRANCISCO (AP) Comment avec tout ça, ne pas avoir envie d’aller faire un gros câlin aux arbres dans le parc? Informé de tout ça, faut sympathiser avec la cause des arbres et de la forêt non? Qui voudra toujours se moquer d’un pauvre tree-hugger comme moi maintenant?
Dans ma collection de livres sur le sujet, je retrouve un ami qui m’emmène dans la campagne anglaise, au pays de Galles et en Écosse au 18e siècle. Il se nomme William Gilpin (1724-1804), il est pasteur anglican, peintre reconnu et grand voyageur. Lui n’embrassait pas que les arbres mais la forêt entière! Passionné de décors champêtres, auteur de gros volumes en son temps sur le sujet de l’aménagement du paysage, il serait l’un des principaux théoriciens de la notion de “paysage pittoresque”. Je connaissais pittoresque comme adjectif mais pas comme notion. Excusez! À travers les quelques cent pages de son Le Paysage de la Forêt qui a mis plus de 200 ans à nous parvenir en français ! (Merci Joël Cornuault, éd. Premières Pierres, 2010), on se laisse décrire ces qualités dites pittoresques qui rendent un paysage digne d’être mis en tableau, d’être peint!
Les arbres, les bois, les taillis, les vallons boisés, la forêt ouverte sont des chefs-d’oeuvre de nature divine selon le pasteur-peintre et aménagiste, et rien de tout ce que les hommes pourraient ériger avec leurs villes et leurs machines ne pourrait jamais rivaliser avec la beauté divine d’un paysage naturel.
Déplorant le déboisement déraisonnable de l’Angleterre qui vient en cet ère préindustrielle, il préférera explorer et s’inspirer des coins du pays non encore touchés, non exploités, vierges. Intense au point où il faisait volontiers disparaître de ses tableaux les paysans, leurs implantations agricoles, leur bétail. Le décor naturel, autant que n’importe quel visite de monument romain à la mode, valait le déplacement à lui tout seul.
Observateur méticuleux des contours des bois, commentateur des effets de la lumière du soleil de midi à travers les feuilles, décrivant les ombres dramatiques des branches tordues du chêne au clair de lune, il décrit les arbres comme s’il les connaissait intimement et attire notre regard sur les qualités pittoresques du paysage forestier.
Comparant le hêtre et le frêne il écrit:
Le rameau du hêtre est souvent entortillé et désagréablement enchevêtré, sa silhouette évoque une tête couverte d'un buisson de cheveux décoiffés, d'où dépasse, ici et là, une mèche hirsute; tandis que le rameau du frêne, comme une chevelure jamais négligée ni trop soignée, n'a rien d’ignoble, et retombe librement en larges boucles.
Certains, plus tard, pour se moquer, l’ont surnommé le peintre ancêtre de la carte postale. Il a été l’homme qui aimait trop les arbres peut-être. Et on a ri de sa ferveur sentimentale envers la forêt. Comme certains aujourd'hui riront peut-être de nous voir serrer un gros arbres dans nos bras.
Ça avait quelque chose de religieux et esthétique dans le temps du révérend mais il était sur une bonne piste. Et aujourd'hui on sait qu’en plus de l’embellissement paysager que procure la présence d’arbres dans le paysage, les bénéfices sont aussi écologiques, économiques et contribuent à la santé publique.
L’arbre est le meilleur ami de l’homme. Une récente étude démontre même que les arbres disposent en fait de pulsations, à l’image d’un cœur qui bat. (New Scientist, 2018) Il y a de quoi être ému non!
Un câlin?


READING in english

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J'enseignais l'anglais aux adultes -autre activité très inspirante - et m'est tombé naturellement entre les mains le "Mother Tongue" de Bill Bryson. L'histoire de la langue anglaise racontée de manière palpitante par cet auteur fascinant découvert chez Marie-Louise à "Plus on est de fous…" (SRC PREMIÈRE). Un régal de savoureux détails historiques concernant la langue anglaise qu'en tant que Québécois on a été entrainé à haïr. La langue anglaise m'apparait soudain comme innocente, une langue juste très  vivante! Parlée aujourd'hui par autant de non-natives que de natives. Vrai qu'il est difficile de dissocier une langue d'avec qui la parle, au Québec p’t-être  encore plus? Concernant l'Anglais, je réalise qu'on a tellement pesté contre le conquérant qu'on a haï tout ce qui venait de lui aussi, dont cette langue qui aujourd'hui est parlée par tant de gens autres que ces Anglais d'Angleterre atterris ici en 1760 pour tout prendre… Haïr la langue par contre, c'est "manquer de quoi" comme dirait l'autre. Lorsqu'on ne comprend pas ce qui se dit en anglais dans le monde d'aujourd'hui, il ne peut pas faire autrement que de nous en manquer un bout. Bien sûr il y a les traducteurs, électroniques et tout, mais tout n'est pas traduit et certains aspects de la vie moderne nous restent inaccessibles, incompréhensibles. Pensez aux tweets de Mr. Trump! Moi qui parle cette langue seconde depuis assez longtemps pour pouvoir l'enseigner aujourd'hui, j'apprends via Bryson combien riche d'histoire la langue anglaise peut être! L'histoire des langues et de la communication humaine, une passion qui ne me lâche pas… 



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